mardi 21 octobre 2008
Le débroussaillement
mercredi 1 octobre 2008
Littoral et côtes de l'Ile de Ré
Rappelons d’abord que par fort coefficient à marée basse, l’île de Ré double sa superficie. Et l’on passe ainsi de larges plages sableuses avec dunes et forêts, à des zones de falaises ,d’un estran rocheux à des zones de marais.
Nous disposons de photos –aériennes, satellite- de cartes : topographiques, géologique, marines, de rapports, thèses et études. Ce fond documentaire est indispensable pour la compréhension des phénomènes observés.
Mais les processus sédimentaires ont des causes multiples. Et l’échelle de temps varie de la marée à plusieurs années, d’un secteur précis (la plage de la Loge) à une vaste zone : le Fier d’Ars ou la côte du Boutillon à la Couarde.
Soulignons quelques « principes » de base pour cadrer les problèmes .La sédimentation se définit à partir de conditions associées :
érosion (il faut une « source » aux sédiments), transport :ils sont déplacés ,soit par les courants marins pour alimenter plages et bancs de sable ,soit par le vent (dunes). Dans un mouvement continu ou non selon l’échelle d’observation. Localement en cas de discontinuité ou de transit rapide des sédiments, il peut y avoir non dépôt. Enfin sédimentation, qui dépend d’une loi physique : à chaque taille de grain est associé une vitesse limite pour se déposer. En dessous, il y a dépôt, au dessus : transport.
Tout modification du contexte géomorphologique entraîne une réponse sédimentaire, à terme.
Le littoral est donc sensible –pas fragile, cherchant en permanence un équilibre.
Une question pratique concerne les diverses « entités » concernées, leur entente et coordination : commune, CDC, Conseil Régional, Région, DDE, DIREN …
Au cours du temps, notre littoral a été modifié régulièrement : création des ports, chenaux d’accès, développement des parcs à huîtres, digues en terre (levées du Fier) ,en maçonnerie (canton Nord), épis :en béton, en bois, en enrochement.
Le pied des dunes a été protégé par des enrochements, du géotextile …
Les dunes ont été aménagées par l’ONF : accès, barrières, descentes, branchages.. Par contre ,la plupart des écluses le long de l’estran ont disparu .
Ces modifications et changements ont donc entraîné des effets : parfois au bout de plusieurs années. Ce sont donc des cas particuliers à traiter, du point de vue géographique et sédimentologique :le bois de Trousse-Chemise, les digues de St Clément, le secteur du Boutillon, la plage de la Pergola, l’envasement/ensablement du Fier et de la Fosse de Loix….
Il est ainsi nécessaire de reconstituer l’évolution du littoral au cours du temps (récent) ,de faire un bilan (en positif et négatif) des ouvrages actuels ,d’analyser les résultats des dernières opérations .
On peut agir sur les effets « humains » : constructions, ouvrages, ... Pour les causes naturelles, on peut, parfois, en modifier les conséquences.
A partir de là, on pourra établir une stratégie et définir des priorités.
Enfin, il est indispensable que les diverses Associations concernées par ces questions à intérêt communale, nautiques ou autres, ... apportent leur expertise et participent ensemble au débat et à l’élaboration de propositions.
La protection du fier …et de la fosse de Loix
des organismes vivants (animaux et végétaux) associés qui le caractérisent. Les humains : agriculteurs, sauniers, ostréiculteurs, pécheurs, marins et … plaisanciers par leur présence et activités en sont aussi partie prenante.
Un écosystème tend à un certain équilibre par la conjugaison des ses facteurs de base. A tout changement, modification, naturelle ou autre (humaine), il y a une réponse de l’ensemble pour tendre vers un nouvel équilibre. Tous les acteurs doivent respecter l’équilibre des paramètres de base et faire en sorte que le système reste stable.
Si l’on souhaite protéger et conserver cet écosystème, on ne doit pas rester passif.
La protection est une action de défense, consistant surtout en interdictions, lois et règlements. La superposition de nombreux classements est très suffisante.
La conservation de l’environnement, c’est gérer et entretenir l’espace ,défendre les équilibres naturels et les maintenir dans leur état propre .Les textes sur Natura 2000 ,la définition de site Ramsar ,les lois sur l’environnement sont très clairs sur ce point : « maintenir les états naturels… » -Natura 2000.
Or nous voyons, depuis de nombreuses années, une évolution du Fier (s.l.).
Envasement/ensablement en sont la partie la plus visible. Les solutions à envisager ont été par ailleurs déjà exposées (Tambour –Juillet 2006).
Qu’à-t-on fait, en terme de conservation ?
Le dragage du chenal : dessinant un vaste méandre, ... on enlève le sable (et argile) …, et on le redépose dans le Fier ! Certes, c’est plus « économique » que d’aller rejeter les sédiments dans le Pertuis, mais c’est une ineptie, au point de vue sédimentaire, d’agir ainsi. Action du courant de marée descendante ? Et la marée montante ? On l’oublie ?
Ces courants ne sont pas égaux, « symétriques ».
S’il y a envasement/ensablement, c’est que le dépôt, au flot, est plus important que l’enlèvement, au jusant.
Quant on balaye, on ne met pas la poussière dans les coins ou sous le tapis.
Sous peu, un nouveau méandre va apparaître devant l’entrée du port Nature, barrant le chenal principal, limitant l’accès à nos ports ... bateaux échoués.
Le cas de Lileau des Niges est préoccupant. Sans entretien ,avec une « extension » sur la partie ouverte du Fier, ce secteur se poldérise ,de façon équivalente à ce que l’on observe le long de la piste cyclable au Martray :végétation envahissante, en expansion. Résultat; certaines espèces d’oiseaux disparaîtront –en réalité, elles iront ailleurs retrouver leur écosystème, d’autres apparaîtront.
L’écosystème du Fier est en danger.
Un processus est enclenché. Sans actions rapides, alors que l’on vient d’en rater plusieurs : enlèvement de sable du Fier, puis dragage du chenal, la situation se dégrade, tendant à un nouvel équilibre. Ce sera la création d’une zone de marais sur l’ensemble du Fier, puis sa disparition ! Le Bucheron – quelle belle plage – constituera alors le nouveau trait de côte.
A propos d'éoliennes
Le développement des énergies renouvelables, en France et ailleurs, est au premier plan de nos préoccupations.
Que ce soit dans la ligne du pacte écologique, dans l’intérêt de notre indépendance énergétique, dans les conclusions du « grenelle » de l’environnement. L’énergie éolienne fait donc partie de ce futur « panier » énergétique.
La France, de part sa géographie est assez bien placée : vaste territoire et façade maritime étendue. De plus nous sommes sous l’influence dominante de vents de secteur Ouest.
Alors que l’Allemagne a dépassé les 20000 MW, grâce à cette énergie, la France a atteint en 2007 les 2000 MW : dix fois moins ! Nous avons devant nous une bonne marge de progression !
Cependant plusieurs questions se posent et des oppositions s’expriment.
La question du bruit de ces machines est en réalité dépassée. Le bruit étant une perte d’énergie, grâce aux nouveaux matériaux, à l’évolution technologique, ces énormes machines sont maintenant beaucoup plus silencieuses (comme le bruit dans votre salon, devant la télévision). Leur implantation doit se faire à plus de 300m de toute habitation. L’esthétique : avec leurs pales, elles atteignent prés de 150 m de haut ! Mais en son temps, qu’à-t-on dit de la Tour Eiffel ? Et les lignes à haute tension qui déchirent nos paysages champêtres ? Cela se discute …
Il est aussi mis en avant l’aspect économique : une énergie « couteuse ». En fonction du vent, trop faible ou trop fort, les éoliennes sont arrêtées. L’électricité, on le sait, est difficilement stockable Il faut se raccorder au réseau ce qui est plus complexe en mer.
Et il y a l’entretien, la maintenance. Au final le coût du kWh est bien plus élevé que celui de … nos centrales nucléaires.
D’où nécessité de subventions, de rachat de la production à un prix .différent du marché. Le problème c’est qu’en France, on est loin de la vérité des prix pour l’énergie : d’un coté le nucléaire, aux installations amorties, avec un bon rendement, de l’autre des taxes, voire des surtaxes (l’essence, le fuel) ou des subventions (les bio carburants). Il est difficile de comparer.
En Allemagne, au Danemark, en Espagne ou l’éolien est en plein développement, le calcul économique doit se faire sur d’autres bases.
Et l’ile de Ré dans tout ça ?
Situation géographique favorable, estran étendu - trop de maisons à terre, ce n’est pas possible -, mais ... l’ile est classée. Avec son estran. Donc d’après les cartes émises par la région Charentes-Poitou (schéma régional éolien) : impossible !
Il faut aller un peu plus loin au large : c’est ce qu’envisage la société Enertrag- implanter au Nord (à 5 miles) du Lizay un vaste champ d’éoliennes de grande puissance .20 de 5 MW ,soit 100 MW.
C’est bien au delà des besoins de Ré. Avec 18 000 habitants permanents, il nous faudrait environ 15 MW (soit 3 grandes éoliennes). C’est donc plutôt pour La Rochelle.
Mais comment et par où se fera le transport de l’électricité ?
Un projet à suivre de prés. Qui doit aussi nous conduire à nous interroger sur le développement du solaire, pas vraiment encouragé, des pompes à chaleur (eau des puits), voire l’utilisation de la biomasse. Et plus tard des courants de marée dans nos Pertuis.
Erosion et submersion de l'Ile de Ré
LES FAITS GEOLOGIQUES
1- Géologie de l’Ile de Ré
Les affleurements rocheux que l’on voit sur l’estran ou dans les falaises autour de l’île ont environ 140 millions d’années. Ils correspondent au Jurassique supérieur, plus précisément au Kimmeridgien inférieur de Loix à la pointe du Lizay et au Kimmeridgien supérieur de la pointe des Baleines aux plages d’Ars.
Les couches sont composées de bancs calcaires décimétriques ,intercalés d’argiles et de marnes, avec des fossiles marins (huîtres, oursins, mollusques, algues), qui indiquent une mer peu profonde (0 à 10/20 m) et plutôt chaude (présence de polypiers – débris de coraux). Au dessus, il y a une grande lacune - érosion et non dépôt - avant les traces de la dernière glaciation, il y a plus de 10 000 ans, puis la transgression flandrienne avec l’installation des dunes actuelles.
Si l’on rapporte ces 140 Ma à une journée de 24 heures, notre histoire contemporaine connue, soit 10 000 ans, ne représente que … 6 secondes !
Et 140 Ma ne représente que 1 % du temps écoulé depuis le Big Bang !!
Les couches sont inclinées (le pendage en géologie) de quelques degrés vers l’W-SW; ce sont les « banches » des pêcheurs de crevettes. Ce qui explique la morphologie et la dissymétrie de l’île. Falaises et ports sur la cote NE, longues plages sur la cote SW.
Des failles notables – les couches étant déplacées de part et d’autre de 50, voire 150 mètres sont connues. Principalement de direction NW-SE, direction dite « hercynienne », que l’on retrouve depuis la Vendée (Les Sables) à la pointe de Bretagne. En sortant de l’île, sur la gauche du pont, une faille importante est bien visible dans la falaise.
Elles témoignent d’une activité tectonique ancienne, compressive ,qui continue de nos jours du coté d’Oléron avec des tremblements de terre, de faible intensité toutefois.
Ces failles ont aussi joué dans la morphologie de l’île – et ses ilôts d’origine : île d’Ars - point haut des Baleines à Chanchardon, haut des Portes ,île de Loix et « grande île de St Martin. Une faille importante existe, entre le milieu de la Conche, le fier d’Ars et le Martray, se poursuivant en mer, formant une dépression morphologique.
2- Variations du niveau de la mer
Au cours du temps géologique, c’est à dire quelques centaines de millions d’années, le niveau de la mer a varié des milliers de fois.
Quelles sont les causes de ces variations ? De façon simple, il faut faire varier soit le contenant-la forme des océans – soit le contenu : l’eau.
Les océans se déforment à cause de la tectonique des plaques, qui fait se déplacer les continents, lentement : écartement, collision des côtes, approfondissement des fonds sous-marins ou comblement par des sédiments, soulèvement des côtes.
L’eau peut se transformer ,lors de périodes climatiques froides en glace .La diminution d’eau liquide entraînant alors une baisse du niveau de la mer, alors qu’en période de réchauffement, la fonte des calottes glaciaires produit une remontée du niveau. Dans le passé, ces variations climatiques ont eu pour origine des variations de l’orbite et de la rotation de la terre sur son axe. L’amplitude de ces variations absolues (ou globales) du niveau de la mer peut dépasser 200 m.
La combinaison de ces causes tectonique et eustatisme, qui peuvent s’additionner ou se compenser, produit des variations relatives du niveau de la mer : montée ou descente.
L’amplitude combinée peut dépasser localement 300 mètres.
Qui peuvent varier à courtes distances .Ainsi ,la Scandinavie se soulève d’environ 1 cm par an (soit 1 m par siècle !), ce qui n’est pas le cas dans le Sud de l’Europe. Ou le long des cotes de France. Soit 16 marégraphes de Dunkerque à St Jean de Luz et 4 en Méditerrannée.
Les marégraphes, installés le long des cotes de France, permettent de mesurer ces variations.
Le marégraphe ayant un repère fixe sur le sol, c’est la position du sol par rapport au niveau moyen de la mer qui est mesurée. Et qui témoigne soit d’un soulèvement, comme à la Pallice ou d’une submersion.
3- Fier d’ARS
Son évolution dépend de plusieurs facteurs :
* soulèvement régional de l’île – avec une diminution de la tranche d’eau 2,73 mm/an, soit :2,7 cm/ 10 ans, 8,2 cm /30 ans et 13,6 cm/50 ans.
* circulation d’eau modifiée par :
- chenaux majeurs du fier barrés par des digues,
- déclin des marais/vasais/marais salants,
- chasses rares à partir des bassins,
- développement des huîtres sur « tables » métalliques :favorise la diminution du courant et donc de la sédimentation ,d’ou diminution de la tranche d’eau,
- retour à l’état naturel du secteur de Lileau des Niges : développement de la flore,
- ouverture du chenal à travers le Bucheron,
- création de l’épi de Trousse-Chemise.
Indices du soulèvement régional ,aboutissant à une baisse relative du niveau de la mer.
La baisse enregistrée à La Pallice (- 2,73 mm/an ) est la résultante de la montée globale admise de 1 à 1,5 mm/an et du soulèvement qui doit être de l’ordre de # 4 mm/an.
* il y a 1 000 ans, Niort était un port dans le Golfe du marais Poitevin et St michel en l’Herm une île.
* Ré était composée de 3 îles :Ars ,Loix et St Martin/La Flotte.
* Sous Vauban, Brouage était un port; la côte est maintenant à environ 10 km !
* La pointe d’Arcay, en face St Martin montre des structures d’acrétion; la côte gagne sur la mer.
Mouvements tectoniques (vitesse "moyenne") :5 cm/an ,soit 5m /100 ans et 50 km pour 1 Ma.
Le Fier d'Ars comment le sauvegarder
Le Fier, mais aussi la fosse de Loix en continuité, évoluent. Nous constatons depuis 50 ans des changements notables. Et en regardant les vieilles cartes, on remonte plusieurs siècles en arrière. Au Moyen-Age, les îles d’Ars, de Loix, un petit îlot aux Portes, étaient isolés du corps principal de Ré. Les signes les plus visibles sont un envasement et un ensablement progressif, du Lizay à Rivedoux. Pourquoi et que faire ? Une vaste zone de marais s’étend sur 5 communes du canton Nord .La cote N-NE de l’île est en général abritée des vents de secteur Ouest et de la houle du large. Sur ce secteur se situent les 3 ports principaux de l’île (Ars et son chenal, St Martin, La Flotte) et les petits ports des Portes, de Loix et La Couarde (Goisil). Quelques remarques : * Il y a continuité, en terme de taille, des sédiments : de la vase/argile aux sables fins, grossiers, puis aux graviers et galets .Il s’agit de particules sédimentaires inorganiques. Il n’y a pas de sables « extérieurs » et de vases « intérieures ». * Le marégraphe de La Pallice indique de nos jours une baisse relative du niveau de la mer de # 30 cm par siècle .C’est à dire un soulèvement régional, créant un axe haut de La Pallice à Ré .Cela explique le raccordement de nos îles après le moyen-Age et le comblement du marais poitevin. * Au cours du temps les travaux se sont succédés : construction de digues et levées, fermeture des chenaux principaux, épi à Trousse –Chemise, passe des Goëlands, disparition des écluses, port Nature d’Ars. L’ostréiculture s’est développée, l’activité sel a chuté, puis s’est reprise. La réserve de Lileau des Niges a été crée et l’ensemble du secteur classé et sur-classé !Ces aménagements contribuent aussi à l’évolution sédimentaire, en fonction des vents, courants et de l’apport sédimentaire. Il y a une réponse de la nature à ces deux facteurs. L’envasement/ensablement progressif est la conséquence directe de la diminution de la tranche d’eau et de l’affaiblissement des courants. Le processus est simple : le volume d’eau global entrant et sortant à chaque marée diminue. Comme la durée de chaque marée ne varie pas (aux variations de coefficient près ), le courant de flot et de jusant baisse .D’ou méandrisation des chenaux ,et nouveau écosystème avec prolifération d’autres espèces végétales. Lileau des Niges ,non entretenu et interdit d’accès (!) se poldérise. Les tables à huîtres inactives diminuent aussi le courant. Mais il y a aussi ensablement (Gros Sable) hors zone ostréicole. Le développement de tapis d’algues (algal mat) et la prolifération de plantes au pied des levées permettent de fixer et piéger les sédiments. Toutes ces causes s’enchaînent, se renforcent et la situation s’aggrave ! Il faut rétablir le régime des courants et augmenter le volume d’eau : dragage des chenaux principaux, dégager à la pelleteuse la vase végétalisée dans tous les secteurs soumis à marée : tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des levées qui délimitent le Fier et la fosse de Loix. Rétablir les systèmes de chasse actuels, en créer d’autres additionnels en s’appuyant sur les barrages existants. Enlever les tables à huîtres inutiles. Le temps presse !
Les courants
Les courants océaniques
Il s’agit de déplacements d’eau de grande ampleur, continus (24H/24), concernant une masse d’eau homogène (température, salinité,…), de la surface à grande profondeur (jusqu’au fond prés des cotes).
Depuis le sud-Bretagne jusqu’à la cote Basque, un bras du Gulf-Stream descend vers le sud .Vitesse moyenne de 1 à 3 n.
Les courants de marée
La marée résulte principalement de l’attraction de la Lune et aussi du Soleil. Leur position relative par rapport à la Terre entraîne des déplacements d’eau variables, en vitesse, direction et amplitude .Les tables de coefficients de marée indiquent la durée et l’amplitude (hauteur d’eau) entre flux (flot =marée montante) et reflux (jusant = marée descendante).Ils sont différents .Par ailleurs, à l’étale, il n’y a plus de courants de marée : ce qui arrive 4 fois par jour .La vitesse est aussi variable de 0 à 2/3 n.
La direction du courant se fait dans toutes les directions, à partir de points amphidromiques (point d’équilibre ou l’eau ne se déplace pas, mais monte ou descend seulement), pour le flux ou le reflux.
En conséquence, les courants océaniques, permanents, l’emporteront toujours sur les courants de marée-qui s’inversent régulièrement –et dont la portée dans le temps (# 4 heures au flot et au jusant) et l’espace à vitesse équivalente des grands courants se trouve limitée.
Cependant, tant pour les grands courants que pour les marées, des conditions locales, le plus souvent le contexte morphologique (forme de la cote ou du fond), peuvent produire des phénomènes particuliers.
Le vent
Le vent, variable en force et en direction, peut entraîner le déplacement de la couche superficielle de l’eau .C’est toujours mineur-sauf tempête exceptionnelle-par rapport aux autres déplacements d’eau.
Rappelons que la houle ne correspond pas à un déplacement d’eau : les molécules d’eau décrivent en fait un mouvement circulaire.
Tempêtes Ouragans et Vimers
Rappelons quelques niveaux de l'échelle de Beaufort :
*Force 7/8 : grand frais-coup de vent .Vent de 28/40 nœuds, soit 50/74 km/h,
*Force 9/10 : fort coup de vent-tempête .Vent de 41/55 nœuds, soit 75/102 km/h,
*Force 11/12 : violente tempête-ouragan .Vent de 56/>64 nœuds, soit 103/>118 km/h.
Des vents supérieurs à 200 km/h ont été enregistrés dans l’Ile.
Les effets de ces vents forts sont : arrachages de feuilles, branchages, déracinement d’arbres, tuiles puis toitures soulevées, poteaux couchés, lignes électriques coupées … Dégâts sur les bateaux dans les ports, à sec sur cale … Le sable des plages peut être transporté au loin par le vent … à des kilomètres.
A la force du vent peut s’ajouter la force de la houle, des vagues déferlantes.
Surtout si l’intensité de la tempête coïncide avec une marée de vive-eau (coefficient supérieur à # 105/110), d’équinoxe, à son maximum de hauteur : fin du flot. Alors, le trait de côte correspondant aux dunes littorales, aux digues ou levées peut être débordé, submergé, et si la côte est plate, peu ou mal défendue, conduire à des inondations catastrophiques. La combinaison tempête + marée haute de vive eau produit ce que l’on appelle « vimer ». Par abréviation de « vive mer » ? Son orthographe a évolué : on trouve aussi vimère et vimaire. Autre possibilité venant du latin avec vis = force et major =majeur ?
Le canton Nord, avec ses marais et vasières, sa côte découpée et plate, ouverte sur toutes les directions de vent, est particulièrement exposé.
On peut distinguer plusieurs catégories :
*Ouragan : vent très violent. En 1935 (2 Mars) et 1999 (27 Décembre) avec 216 et 213 km/h ! Gros dégâts matériels pour les arbres (forêts), toitures et réseau électrique concernant plusieurs régions. Mais pas de submersion.
Occurrence : 1 à 3 par siècle.
*Vimers exceptionnels : affectent une vaste région, Ré, Oléron, la côte charentaise … 22/08/1537, 24/10/1591, 09/10/1711, 09/01/1924.
Dans le canton Nord, rupture de digues, levées, submersion importante dans les zones basses. Plusieurs villages touchés : Ars, Les Portes, Loix ...
Occurrence : de l’ordre de 1 par siècle.
*Vimer : vents violents et marées de vives eau .Avec inondations notables dans le canton Nord et ruptures locales de digues : Martray, Boutillon Les Portes … Selon les archives, on en note 8 à 10 par siècle.
*Vimer « atypique » : il s’agit d’une montée notable du niveau de la mer, pas liée aux conditions météorologiques et à l’horaire de marée : 07/09/1469, 07/09/1785, 09/06/1875, 22/04/1882, 16/02/1941.Concerne une vaste zone : La Rochelle, Rochefort … , s’étale sur plusieurs heures. Leur cause est probablement liée à un séisme régional (Oléron, Vendée ... ). Occurrence : 1 par siècle.
Quelques remarques :
*L’origine du Vimer de 1941 est mal définie. Comme il aurait été trouvé sur les plages de Ré peu après des « pierres ponces vertes ( ?) », on a pensé à une éruption volcanique sous marine. Ce qui est très improbable. Il n’y a pas de volcanisme récent dans la région, à terre et en mer; celui –ci s’accompagne toujours de secousses sismiques –rien n’a été enregistré ce jour là. Mais on était en pleine Occupation … ? Cela pourrait être dû a un important éboulement sous-marin, au large, non lié à un séisme.
*Vimer et tsunami : le vimer « atypique » ,qui n’est donc pas la conséquence d’une tempête se produisant pendant une marée de vive eau ,serait en quelque sorte un « petit » tsunami. Les tsunamis meurtriers récents se produisent dans des zones soumises à des collisions de plaques tectoniques, créant des séismes violents (Intensité de 8 ou 9 sur l’échelle de Richter). Nous sommes situés dans un contexte différent, de marge passive, en extension, avec cependant de grandes failles (à travers Oléron, en Vendée-Charente) qui rejouent parfois.
Mais avec une intensité beaucoup plus faible (Intensité Richter de 4 à 5).
Nous avons ainsi une image précise du risque encouru dans l’Ile de Ré.
*Le vimer de 1941, qui serait du même ordre de grandeur que celui de 1711, est le dernier connu dans Ré. La dernière violente tempête remonte à 1963; il y a eu aussi celle de 1999. Mais plus de submersion. Ce qui veut dire que notre système de digue tient, que la route au Boutillon, autrefois souvent submergée et coupée a été bien protégée, donc que nos côtes sont bien défendues.
Mais dans le passé, on constate des périodes « d’accalmies ». Après plusieurs vimers désastreux, des travaux importants (après 1735 et 1820), de fond sont entrepris … d’ou bonne résistance. Puis vient une période de dégradation lente, de vieillissement des travaux, et … les inondations reprennent ! Serais-ce le cas actuellement ?
La digue de St Clément nous rappelle sa fragilité, sa dégradation en cours.
Nous savons clairement les conséquences possibles !
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