mercredi 1 octobre 2008

Erosion et submersion de l'Ile de Ré

LES FAITS GEOLOGIQUES

1- Géologie de l’Ile de Ré

Les affleurements rocheux que l’on voit sur l’estran ou dans les falaises autour de l’île ont environ 140 millions d’années. Ils correspondent au Jurassique supérieur, plus précisément au Kimmeridgien inférieur de Loix à la pointe du Lizay et au Kimmeridgien supérieur de la pointe des Baleines aux plages d’Ars.

Les couches sont composées de bancs calcaires décimétriques ,intercalés d’argiles et de marnes, avec des fossiles marins (huîtres, oursins, mollusques, algues), qui indiquent une mer peu profonde (0 à 10/20 m) et plutôt chaude (présence de polypiers – débris de coraux). Au dessus, il y a une grande lacune - érosion et non dépôt - avant les traces de la dernière glaciation, il y a plus de 10 000 ans, puis la transgression flandrienne avec l’installation des dunes actuelles.

Si l’on rapporte ces 140 Ma à une journée de 24 heures, notre histoire contemporaine connue, soit 10 000 ans, ne représente que … 6 secondes !

Et 140 Ma ne représente que 1 % du temps écoulé depuis le Big Bang !!

Les couches sont inclinées (le pendage en géologie) de quelques degrés vers l’W-SW; ce sont les « banches » des pêcheurs de crevettes. Ce qui explique la morphologie et la dissymétrie de l’île. Falaises et ports sur la cote NE, longues plages sur la cote SW.

Des failles notables – les couches étant déplacées de part et d’autre de 50, voire 150 mètres sont connues. Principalement de direction NW-SE, direction dite « hercynienne », que l’on retrouve depuis la Vendée (Les Sables) à la pointe de Bretagne. En sortant de l’île, sur la gauche du pont, une faille importante est bien visible dans la falaise.

Elles témoignent d’une activité tectonique ancienne, compressive ,qui continue de nos jours du coté d’Oléron avec des tremblements de terre, de faible intensité toutefois.

Ces failles ont aussi joué dans la morphologie de l’île – et ses ilôts d’origine : île d’Ars - point haut des Baleines à Chanchardon, haut des Portes ,île de Loix et « grande île de St Martin. Une faille importante existe, entre le milieu de la Conche, le fier d’Ars et le Martray, se poursuivant en mer, formant une dépression morphologique.

2- Variations du niveau de la mer

Au cours du temps géologique, c’est à dire quelques centaines de millions d’années, le niveau de la mer a varié des milliers de fois.

Quelles sont les causes de ces variations ? De façon simple, il faut faire varier soit le contenant-la forme des océans – soit le contenu : l’eau.

Les océans se déforment à cause de la tectonique des plaques, qui fait se déplacer les continents, lentement : écartement, collision des côtes, approfondissement des fonds sous-marins ou comblement par des sédiments, soulèvement des côtes.

L’eau peut se transformer ,lors de périodes climatiques froides en glace .La diminution d’eau liquide entraînant alors une baisse du niveau de la mer, alors qu’en période de réchauffement, la fonte des calottes glaciaires produit une remontée du niveau. Dans le passé, ces variations climatiques ont eu pour origine des variations de l’orbite et de la rotation de la terre sur son axe. L’amplitude de ces variations absolues (ou globales) du niveau de la mer peut dépasser 200 m.

La combinaison de ces causes tectonique et eustatisme, qui peuvent s’additionner ou se compenser, produit des variations relatives du niveau de la mer : montée ou descente.

L’amplitude combinée peut dépasser localement 300 mètres.

Qui peuvent varier à courtes distances .Ainsi ,la Scandinavie se soulève d’environ 1 cm par an (soit 1 m par siècle !), ce qui n’est pas le cas dans le Sud de l’Europe. Ou le long des cotes de France. Soit 16 marégraphes de Dunkerque à St Jean de Luz et 4 en Méditerrannée.

Les marégraphes, installés le long des cotes de France, permettent de mesurer ces variations.

Le marégraphe ayant un repère fixe sur le sol, c’est la position du sol par rapport au niveau moyen de la mer qui est mesurée. Et qui témoigne soit d’un soulèvement, comme à la Pallice ou d’une submersion.

3- Fier d’ARS

Son évolution dépend de plusieurs facteurs :

* soulèvement régional de l’île – avec une diminution de la tranche d’eau 2,73 mm/an, soit :2,7 cm/ 10 ans, 8,2 cm /30 ans et 13,6 cm/50 ans.

* circulation d’eau modifiée par :

- chenaux majeurs du fier barrés par des digues,

- déclin des marais/vasais/marais salants,

- chasses rares à partir des bassins,

- développement des huîtres sur « tables » métalliques :favorise la diminution du courant et donc de la sédimentation ,d’ou diminution de la tranche d’eau,

- retour à l’état naturel du secteur de Lileau des Niges : développement de la flore,

- ouverture du chenal à travers le Bucheron,

- création de l’épi de Trousse-Chemise.

Indices du soulèvement régional ,aboutissant à une baisse relative du niveau de la mer.

La baisse enregistrée à La Pallice (- 2,73 mm/an ) est la résultante de la montée globale admise de 1 à 1,5 mm/an et du soulèvement qui doit être de l’ordre de # 4 mm/an.

* il y a 1 000 ans, Niort était un port dans le Golfe du marais Poitevin et St michel en l’Herm une île.

* Ré était composée de 3 îles :Ars ,Loix et St Martin/La Flotte.

* Sous Vauban, Brouage était un port; la côte est maintenant à environ 10 km !

* La pointe d’Arcay, en face St Martin montre des structures d’acrétion; la côte gagne sur la mer.

Mouvements tectoniques (vitesse "moyenne") :5 cm/an ,soit 5m /100 ans et 50 km pour 1 Ma.

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