jeudi 1 novembre 2007

Environnement

Ce mot est si souvent utilisé, répété, martelé … à un point tel que son sens et ce qu’il signifie en devient flou. Donc, confusion : entre protection et conservation de l’environnement.

La protection consiste en lois, décrets, règlements, … consistant en général en interdictions concernant ce qui serait nuisible, néfaste voire dangereux, pour l’environnement. C’est donc une action de défense, selon des dispositifs variés.

Cela peut aller assez loin, car un aspect esthétique peut-être considéré comme une atteinte.

Et même empêcher toute présence humaine dans certains endroits - pour ce qui est quant même aussi notre planète .Sauf pour quelques privilégiés qui posséderaient les qualités requises pour pénétrer ces zones « fragiles ».

L’île de Ré est bien protégée et le fier d’Ars, qui se poursuit par la fosse de Loix, est (zone de marais) classé, déclaré ZPS, ZICO, ZNIEFF, Natura 2000, Réserve Naturelle et site Ramsar .Qui implique de « maintenir et préserver les caractéristiques écologiques de ces zones par une utilisation rationnelle des ressources ». Donc, agir est impératif !

La conservation de l’environnement, c’est autre chose. Concernant les écosystèmes, il s’agit de les gérer et entretenir, de défendre les équilibres naturels et de les maintenir dans leur état propre. Chaque mot compte. Et protéger bien sûr, mais c’est largement réalisé (trop ?).

Un écosystème, comme celui de nos marais, c’est une zone géographique, avec un climat, des conditions géologiques et morphologiques particulières, et des êtres vivants associés qui le caractérisent : animaux et végétaux .Faut-il préciser que nous autres humains en faisons aussi partie : agriculteurs, sauniers, ostréiculteurs, pécheurs, marins et … plaisanciers.

Tous les acteurs doivent respecter l’équilibre des paramètres de base. Et se plier à la protection définie plus haut. De façon à ce que le système soit stable.

Mais un écosystème est sensible; pas « fragile » comme on dit souvent .Une petite modification entraîne des variations de cet équilibre .En général, il s’agit de processus naturels contre lesquels on ne peut rien : les montagnes se forment, se soulèvent et s’érodent ! Le niveau de la mer varie : les côtes se déplacent de plusieurs kilomètres, vers l’intérieur ou vers le large, suite aux changements climatiques passés .Construire une digue ou un épi, c’est par contre de notre responsabilité ! Nos activités ont aussi un impact.

N’oublions pas que depuis quelques mille ans, notre région, depuis le marais poitevin, à Ré –alors constituée de plusieurs îlots, et vers Brouage s’est modifié. La partie terrestre s’est étendue .Cela s’appelle une baisse relative du niveau de la mer.

Le fier s’ensable et s’envase ,la tranche d’eau diminue ,la végétation progresse à partir des bordures .On distingue :la « slikke » ou partie basse de cette vasière, envahie en ce moment de Zostére (Zostera nolti, maritima) :plante ,fixée par des racines .On constate aussi l’extension de tapis d’algues vertes (« algal mat »), comme un tissu non tressé qui recouvre la vase .La « schorre »,partie haute ,en se rapprochant des levées ,ou se développe la spartine (Spartina maritima, anglica) ,associée à la salicorne (Salicorna fructicosa), l’obione (Obione portulacoïdes), la lavande des mers (Limonium vulgare), l’aster (Aster trifolium). Ce sont des signes caractéristiques de la diminution de la tranche d’eau. Annonçant une poldérisation naturelle proche.

En conséquence, la quantité d’eau qui entre et sort du fier à chaque marée diminue.

Et comme la durée de ces marées reste (hors effet du coefficient) constante, le déplacement d’eau (le courant) diminue et les sédiments respectant des lois physiques se déposent d’autant plus facilement! Et se fixent dans cette végétation de plus en plus dense.

La prolifération des végétaux est un facteur modifiant en profondeur l’écosystème, donc l’habitat de la faune. Ce qui vit dans la vase, ce qui s’en nourrit : les oiseaux, ne le supporteront pas longtemps ! Un autre écosystème est en train d’apparaître. Favorable aux moutons d’abord. Ensuite, ce sera buissons, arbustes et la forêt …

Nous sommes en situation de non assistance à écosystème en danger.

Il existe des solutions simples, relativement peu coûteuses et respectant les principes du développement durable que l’on pourrait mettre en œuvre.

C’est de la responsabilité de la Région –mais elle ne fait rien pour nos côtes, du Conseil Général, de la Diren, de la DDE en tant que maître d’œuvre et de la CDC de considérer ce problème et d’agir vite.

Les solutions :

1. Rétablir la chasse, à partir de port-Nature et port-Village, hors période touristique d’été (# 100 par an), séparément ou non.

2. Aménager les barrages sur les levées du fier : Rouet, chenal des Villages, port des Portes en bassins de chasse complémentaires Le mécanisme d’ouverture/fermeture -suivant le niveau d’eau -pourrait fonctionner à partir de capteurs photovoltaïques .Faire de même pour le port de Loix et au Goisil à La Couarde.

3. Utiliser les bassins/marais proches de port-Village et Nature comme retenue pour faire chasse dans ces ports en augmentant ainsi le courant.

4. Enlever les fascines qui barrent le chenal des Villages .Border les chenal d’accès (dans le fier) au port d’Ars par des fascines.

5. Enlever la végétation prés des levées du fier et dans tous les marais alimentant les marais salants .A faire à la pelleteuse et déposer, comme autrefois, les sédiments enlevés sur les bosses.

6. Nettoyer le chenal du Feneau qui limite « l’île de Loix » pour rétablir la circulation d’eau entre fier et fosse de Loix.

7. Ces solutions, hormis l’installation de vannes mécaniques et de leur automatisme, l’utilisation de tractopelles, relèvent du développement durable ; récupération des sédiments prélevés sur les bosses, vidange des bassins de chasse par gravité, évacuation des dépôts par courant naturel, remplissage de ces bassins grâce à la marée, fonctionnement par panneaux photovoltaïques (énergie solaire).

AUTOUR DU FIER

Le canton Nord présente des caractères particuliers, … en plus d’être le plus éloigné du pont !

Côte découpée, plate, bordée de dunes qui entourent marais et vasières, constituant un ensemble résultant du lien progressif entre plusieurs ilôts.

Ainsi, le Fier d’Ars et la fosse de Loix renferment un écosystème spécifique du point de vue faune, flore et environnement.

Ce canton, dans sa morphologie, a évolué au cours du temps –le dernier millénaire… – sous une double influence .D’abord, un soulèvement régional, également visible avec le comblement du Marais poitevin, qui correspond à une baisse relative du niveau de la mer .Cela s’est traduit par cette liaison naturelle entre ilôts.

Ensuite les habitants, pour se protéger des grandes marées, des tempêtes et tirer profit des zones « protégées » des marais ont défendu les côtes et construit digues, levées, épis… Ces aménagements ne sont pas neutres et sans effets.

En conséquence, le canton Nord doit faire face à différentes situations et problèmes .Nous avons vu la question de l’envasement/ensablement du Fier.

Faisons le tour du canton Nord pour les autres problèmes …

Le bois de Trousse-Chemise : au niveau du sémaphore, on a observé une forte érosion de la plage, qui gagne jusqu’aux arbres se trouvant en bordure de celle-ci .Cela est dû d’une part au fait qu’à cet endroit il y a une avancée du trait de côte et d’autre part que la houle pénètre dans la plage de la Loge étant inclinée par rapport au trait de côte ce qui génère un fort courant latéral au flot.

Rallonger l’épi de Trousse-Chemise, qui est neutre au point de vue dépôt et situé en aval du problème, ne servira à rien .Il faut aller en amont vers la Redoute, ou l’écluse d’autrefois a disparu .La construction d’un port, avec ses jetées aurait certainement été bénéfique .Tout cela se terminera par de nouveaux petits épis en enrochement au creux de cette belle plage.

La digue de Saint Clément : digues centenaires, elles subissent de plein fouet vagues et vents, associés à un courant latéral descendant fort .La digue s’est effondrée en deux endroits .L’un récent (pied de digue), l’autre déjà « réparé » ; la dernière fois par un empilement de rochers, … qui sous leur poids et l’action de la pluie qui enlève la partie meuble interne à la digue et s’écroule à nouveau. Normal ! Réparation totalement inadéquate ! Mais en ligne avec ce qui est écrit dans un rapport au Conseil Général : «… il est acceptable de tolérer une dégradation définitive de l’ouvrage avant éventuellement une réfection complète si l’endigage est considéré comme indispensable –page 17 » !! La digue va donc continuer à s’écrouler, être « bricolée » .Espérons que la réflexion sur son utilité est en cours, avant sa disparition.

La pointe de Grignon : durant la réalisation du nouveau port de plaisance (dit Nature, à l’entrée du chenal), un épi a été construit à la pointe de Grignon .Pour permettre d’évacuer les vases du bassin. Cet épi a bloqué une énorme quantité de sable, développant une très belle plage vers Radia et la côte avançant prés de l’épi de plus de 50 mètres. Mais de ce fait, durant plusieurs années, un déficit notable en apport de sable s’est fait sentir en aval … jusqu’à La Couarde.

Fort non dépôt sous les petites falaises de Grignon, avec une descente en ciment (impraticable !) dans le mauvais sens prés de l’épi.

La plage de la Grange : afin de permettre aux bateaux de pêche (sardiniers) leur accostage, une jetée a été construite vers 19 qui se comporte comme un épi. Mais de très grande dimension. En amont, vers Grignon, dépôt de sable formant la plage d’Ars. En aval, vers les Trois Moulins, zone de transit des sables, non dépôt sur un substratum rocheux. Des épis classiques après ont permis le dépôt local de petites plages. La digue, très peu entretenue, est fortement dégradée à son extrémité. Après la jetée de la Grange, le pied de la digue a été renforcé : mais on a pu constater qu’en maints endroits le béton déposé a été arraché sous l’impact des vagues, par plaques. Non adhérence, mauvaise qualité ?

Le Martray : on constate depuis quelques années un net ensablement de ce secteur qui est couvert par de nombreux parcs ostréicoles .Si les tables à huîtres et l’écluse de Foirouse reconstruite atténuent le courant, cela résulte avant tout du retour des sédiments qui transitent maintenant au delà de l’épi de Grignon.

Le Boutillon : cette plage a fait l’objet d’un important programme de travaux visant à son ré-ensablement. Cela n’a pas duré, le sable étant vite parti vers La Couarde. La cause, prévisible, étant que la digue qui se termine agit comme un épi par rapport au trait de côte naturel; d’ou fortes turbulences et non dépôt à son extrémité. De plus, la houle arrive avec un angle sur la digue et se réfléchit –sans perte d’énergie- créant une forte dérive latérale .Il faudrait soit reconfigurer l’extrémité de la digue, soit amortir la houle par un enrochement parallèle à la côte.

La plage de La Couarde – Peu Ragot : autre zone de non dépôt avec des travaux importants et sans effet .Comme à la Loge ,la cause est en amont ,au niveau de l’accès à la plage avec une descente en dur entourée de murs « réflecteurs du vent » qui fait effet d’épi .Egalement ,le trait de côte dessine une avancée. D’ou érosion. Pour qu’une dune en sable, reconstituée, tienne sur les géotextiles, il faut diminuer le courant latéral : par un enrochement type tombolo ? En détruisant la descente en dur sur la plage et en reconfigurant cet accès. En reconstruisant le grand épi en bois, en en ajoutant un autre, petit, en amont ?

La côte de Loix : ce secteur d’estran rocheux est protégé par une digue, depuis l’entrée du fier, puis par une petite falaise. Elle recule naturellement, fragilisée à la base par l’action des vagues .La mise en place d’enrochement, en pied de falaise ou en tas, formant de petits épis est sûrement facile et peu coûteuse, mais inesthétique et pas vraiment efficace, à cause des turbulences induites .Pourquoi pas des enrochements de type tombolo, parallèles à la côte ?

Les forêts du canton Nord : plusieurs forêts domaniales se sont développées en arrière du littoral dans notre canton. A savoir : Trousse-Chemise, Lizay-la Conche, la Combe à l’eau, Bois Henri IV .A base de pins ou de chênes verts, ces forêts –récentes- domaniales (tutelle ONF) sont plus ou moins entretenues, avec des secteurs clos protégés, des chemins aménagés. L’effort porte sur les dunes. Quant au débroussaillage … ? En cas d’incendie, on peut craindre un résultat catastrophique ! Il n’existe pas de plan rouge incendie.

AIR - Grenelle de l’environnement

Dernières nouvelles pour notre environnement

Dans notre actualité récente rhétaise, trois faits touchant l’environnement sont à noter :

L’île de ré a été concernée par le Grenelle de l’environnement; au titre du vaste domaine : « préserver la biodiversité et les ressources naturelles ».

Plus précisément dans l’élaboration d’un nouveau plan national d’action en faveur des zones humides. Qui couvrira la période 2008 à 2017, soit sur dix ans.

Nos zones humides, c’est avant tout le Canton Nord :le fier d’Ars et la fosse de Loix. Pour la France, cela correspond aux 25 sites RAMSAR dont nous faisons partie pour prés de 4500 ha. Cette zone s’étend d’ailleurs, grâce à l’estran, jusqu’au remparts de St Martin.

L’enjeu est clair : « Toute perte de zone humide est difficilement réversible. Un effort national doit être consenti pour les maintenir en bon état ».

Les mesures – principales – préconisées sont les suivantes :

1- Inscription de mesures de protection – c’est fait pour Ré – et de restauration.

2- Appel à projets pour la restauration et la gestion des zones humides .

3- Possibilité de ISZH –Indemnité Spéciale pour Zone Humide-dans une perspective durable pour une économie agricole , aquacole, salicole, etc.

Nos zones humides sont bien protégées. Il reste maintenant à les restaurer et maintenir en l’état ;donc combattre l’envasement et l’ensablement, le développement de végétation envahissante.

Et continuer à assurer le développement des activités primaires de ce territoire :

Agriculture, sel, aquaculture, ostréiculture …

Sur dix ans, ce plan prévoit une enveloppe financière de prés de 130 millions d’euros. Et 2008 doit être l’année mise en œuvre de ce chantier : études, état des lieux, besoins, priorités.

C’est un sujet qui doit apparaître dans les prochaines campagnes électorales, municipales et cantonales. Aux candidats et futurs élus de se positionner sur ces questions qui nous concernent tous.

Le Rokia Delmas qui avait fait naufrage il y a un an sur nos côtes, en face de La Couarde et du Bois-Plage a été découpé et totalement enlevé. Lourde opération, menée avec rigueur et à son terme. Et surtout sans aucun impact négatif de quelque sorte (pollution …) pour l’île. Quelques touristes en plus …?

Saluons et remercions la Préfecture et les services administratifs impliqués ainsi que le professionnalisme des intervenants.

La Communauté des Communes a décidé d’élargir ses compétences aux ouvrages de protection de nos côtes : digues épis, levées … Selon la procédure de deux enquêtes publiques, lancées en Septembre 2007. C’est acceptable sur le principe. Mais la forme…!

D’abord, les documents en annexe à l’enquête publique étaient notoirement insuffisants en contenu, sans justification ni explication. Et la prise en charge décidée par la CdC de certains ouvrages non expliquée et donnant un goût d’arbitraire, ne tenant pas compte des priorités actuelles évidentes. Pour St Clément par exemple.

En plus, à fin Novembre, est apparu sur le site internet de la CdC un rapport; presque complet (rien sur l’état des levées du Fier d’Ars, sur Ste Marie et Rivedoux…), donnant un état des lieux des ouvrages de défense de nos côtes. Il aurait dû (il date de décembre 2006) être annexé au dossier d’enquête.

Bref, ce n’est pas acceptable en l’état. La situation mérite mieux.

Cela ne serait-il pas symptomatique du fonctionnement interne de la CdC ??

Le programme Fier

Le canton Nord

Au sein de l’île de Ré, le canton Nord constitue un espace ayant sa propre identité. Il est caractérisé par un vaste ensemble de marais, ouverts sur une zone maritime protégée : le fier d’Ars et la fosse de Loix.

Il est issu du rattachement, au cours du dernier millénaire, des îles d’Ars, de Loix, des Portes (Lizay/la Rivière) et de l’îlot de Trousse-Chemise.

Il est aussi protégé par de nombreux classements administratifs (Réserve Naturelle, Ramsar, Natura 2000, ZPS, ZICO, ZNIEFF, …), expression d’un écosystème spécifique, auquel il faut associer son estran.

Dans tout le canton, la mer est proche, présente, influente.

Les problèmes

Alors que depuis plusieurs siècles ses habitants ont travaillé dur pour protéger habitations et cultures et gagner du terrain sur les marais, la chronique fait état des ravages réguliers dus aux tempêtes et vimers. Ce canton est depuis toujours sensible aux influences de la mer.

Pour bien comprendre la situation actuelle, il faut garder en tête les points suivants.

*Prendre en compte l’impact des divers ouvrages de défense accumulés au cours du temps (quelques exemples …) :

1-indispensables et judicieux : comme les épis aux Portes /plage du Marchais .Les grandes digues.

La protection des dunes par l’ONF. La pointe des Baleines …

2-indispensables et inadaptés : comme la digue du Boutillon, les géotextiles en haut de la plage de la Couarde (Pergola).

3-inutiles et désastreux : certains enrochements et épis sur la plage de la Loge .Apports massifs de sable sans modification du contexte morphologique.

*Regretter la disparition à partir des années 1960/1970 des # 140 écluses réparties sur l’estran autour de Ré .Il en reste environ 10 préservées, reconstruites et entretenues.

C’est la modification majeure et globale sur l’estran, qui a conduit à un déséquilibre sédimentaire conséquent, dont on constate l’impact maintenant.

*Dissocier les effets négatifs sur le trait de côte par les tempêtes (surtout en vive eau et à marée haute), amplifiés par des ouvrages de type 2 ou 3, par rapport à l’équilibre sédimentaire atteint en période « normale », la plupart du temps.

Si les divers classements protègent bien, de constructions indésirables ou de détériorations diverses, le maintien des équilibres naturels, l’entretien du fier d’Ars et de la fosse de Loix, la préservation des écosystèmes, sont en danger.

L’envasement et l’ensablement, le développement de la végétation halophile sont l’expression de la diminution de la tranche d’eau (volume d’eau moindre) et d’un système hydraulique défaillant (modification des courants).

Les propositions.

L’ensemble des mesures proposées doit être étudié et détaillé au plan technique, analysées en terme de coûts et programmées selon les priorités.

Le fier d’Ars et la fosse de Loix.

Le premier objectif est revenir à un volume d’eau suffisant, s’accompagnant d’une circulation hydraulique active.

Sur plusieurs siècles, la profondeur moyenne du fier à diminué de 1 à

2 mètres (plus localement ?), entre ses parties périphériques et sa partie axiale la plus profonde. Le volume d’eau a diminué de 30 à 50% -peut-être plus.

Les volumes d’eau de flot et de jusant restant constants, alors que les durées d’entrée et de sortie ne sont pas égales, l’espace disponible s’étant réduit, remplir ou vider un volume moindre signifie une baisse du courant, du mouvement hydraulique. D’ou plus de dépôts, de sédimentation et développement de la « schorre », avec végétaux pouvant supporter une immersion occasionnelle dans l’eau de mer.

Il faut donc :

- utiliser le plus possible la faculté de chasse des bassins de plaisance du port d’Ars : port Village et port Nature.

- aménager des vannes de chasse additionnelles dans le fier et à Loix. Elles s’appuieront sur les levées (barrage du Rouet, du chenal des Villages, du port des Portes, port de Loix/moulin à marée,…), fonctionneront de façon automatique. Par alimentation solaire, mini-éoliennes, avec capteurs-senseurs de niveaux pour leur ouverture et fermeture.

-les chenaux en arrière des levées seront débarrassés à la pelleteuse des végétaux envahissant leurs bordures .Comme autrefois, les sédiments serviront à reconstituer les bosses et levées.

Aussi le chenal du Feneau. Il faudra également nettoyer les espaces envahis à proximité des levées dans le fier (par exemple au Martray).

-s’il est normal que les sauniers puissent abriter leur outillage dans des abris adaptés et s’intégrant dans le paysage, on constate ici ou là des « constructions » sans rapport avec les marais à sel, à l’utilité inconnue et à l’esthétique douteuse.

Sans compter des « hangars » à toiture métallique .Une revue de détail et parfois des rappels à l’ordre sont nécessaires.

-sur une moitié du fier s’est développé une activité ostréicole .Une mise en ordre des tables à huîtres est nécessaire : l’enlèvement des tables abandonnées, inactives a déjà été réalisé par la profession .Cela doit être poursuivi.

S’il est vrai que la présence des tables a une incidence sur les courants internes du fier, il faut aussi constater que la moitié du fier sans huîtres connaît également envasement/ensablement : processus sédimentaire avec de multiples causes.

-les digues internes ont été revues .Un « parcours » piéton a été crée à partir de la Patache et au delà du golf .Ce type d’aménagement devrait être poursuivi -type promenade pédagogique - avec des point de vue choisis.

-le projet d’aménagement de mouillages organisés dans le fier doit être mis en œuvre pour contrer le développement anarchique actuel des mouillages forains.

En conclusion, au delà des mesures réglementaires de protection, il convient de conserver, de mettre en valeur cet écosystème.

Son maintien, ce qui signifie entretien, aménagements, travaux divers est spécifiquement indiqué dans les textes de référence des divers classements .Il y a donc une conformité et une obligation légale à agir et à ne pas laisser la nature dériver.

Les côtes.

*Les Portes : bois de trousse-Chemise.

Au niveau du sémaphore, on constate une érosion notable de la plage, avec des arbres déracinés et localement une intrusion d’eau de mer dans le bois.

Le trait de côte de la plage de La loge présente à cet endroit une avancée, constituant une « irrégularité » morphologique .La houle, après avoir passé à l’extrémité Nord de la Loge (après la Redoute)

pénètre dans cette baie ,avec un angle par rapport au trait de côte –visible par les vagues déferlant sur la plage –qui entraîne une dérive latérale générant un courant fort durant le début du flot (marée montante).

Durant les 2 premières heures du flot, le fier continue à se vider, donc vers le Sud, vers le banc du Bucheron (voir cartes SHOM des courants), ce qui renforce le courant rentrant dans La Loge.

Autrefois, les écluses présentes au Nord de La Loge atténuaient la houle. Un port de plaisance à cet endroit aurait eu le même effet. Mais….. ! Ou reconstruire l’écluse de l’Hirondelle.

Cette baie a fait l’objet de travaux successifs, à coup d’enrochements : en épis, en haut de plage. On compte une dizaine d’épis, ajoutés pour compléter ou corriger les précédents. Certains ont un effet positif, d’autres négatif, quelques uns se sont enfoncés sous leur poids ; des géotextiles ont aussi « disparu », enfoncés dans le sable. La nature a statué sur leur inutilité !

Vu la situation actuelle, on ne peut dire que la solution ait été trouvée et les mécanismes compris.

On peut penser que rallonger l’épi de Trousse-Chemise, situé en aval du problème ne servira à rien.

*La Conche.

Les dernières tempêtes de Décembre 2006 et Février 2007 ont particulièrement touché la plage de La Conche avec une érosion notable, un recul du pied de dune.

Protégée de tout accès intempestif par une barrière grâce à l’ONF, celle-ci a été emportée sur toute la longueur de la plage, avec un recul de plusieurs mètres, surtout au niveau des blockhaus et de la descente du parking « Zanuck ».

Plusieurs raisons jouent dans ce cas.

L’estran rocheux de la pointe des Baleines est limité dans sa partie NE par un faille, qui passe en profondeur au niveau des blockhaus .Elle se poursuit vers l’estran de Chanchardon, représentant la limite entre les marais d’Ars et de St Clément par rapport aux secteurs agricoles (champs, vignes, bois) de ces deux communes .Une zone de faiblesse morphologique donc.

C’est équivalent au secteur des Marattes, zone souvent inondée car à l’intersection de deux failles qui constituent un compartiment bas.

Les blockhaus, édifiés durant la dernière guerre en haut des dunes, du fait de l’affouillement à leur base par le vent ont glissé vers la plage, la déstabilisant et créant un obstacle aux vagues à marée haute .Ils agissent alors comme un épi « involontaire », avec création de fortes turbulences hydrauliques .De plus par rapport aux épis construits pour protéger la côte entre la Pyramide et la descente à la plage, les blockhaus se retrouvent en aval des épis, zone de moindre dépôt.

La nouvelle descente enfin est en saillie par rapport au trait de côte.

La houle rentrante dans ce secteur inclinée par rapport à la plage, donc avec un fort courant latéral, balaye et érode le pied de dune.

*Saint Clément

Les digues centenaires le long de la côte subissent de plein fouet vagues, houles et vents de secteur ouest. Avec en plus un fort courant latéral descendant. Cette côte est donc particulièrement exposée.

La digue, « réparée » de nombreuses fois, s’est écroulée de l’intérieur.

Comme toujours, « réparation rapide » : pas immédiate après les dégâts, mais on fait au plus simple, à moindre coût : on rebouche avec des enrochements et de la terre glaise et on reporte à plus tard la véritable restauration ! Qu’il faudra bien faire un jour !

C’est tout le contraire d’une bonne gestion sérieuse, professionnelle et durable .On croit rêver lorsque on lit dans un rapport au Conseil général : « il est acceptable de tolérer une dégradation définitive de l’ouvrage avant éventuellement une réfection complète ; si l’endigage est considéré comme indispensable ».

On pourrait donc se dispenser du « bricolage » actuel et assumer cette belle affirmation .Mais qui donc lit les rapports du Conseil général. Personne ? On pourrait alors se passer de les commander !

*Ars

La pointe de Grignon est un bon exemple, positif, de sédimentation.

La création il y a plus de dix ans d’un épi à cet endroit a permis le blocage d’une énorme quantité de sable, développant une très belle plage vers Radia et la Combe à l’eau et faisant avancer le trait de côte de prés de 100 mètres au niveau de l’épi.

Par contre, entre Grignon et La Grange, en aval de cet épi (l’estran est rocheux à cet endroit) pas de dépôts, recul de la petite falaise.

Les enrochements successifs et de petits épis n’ont apporté que peu d’améliorations. Enfin, on note une descente en béton vers la plage est dans le mauvais sens par rapport au flux sédimentaire, générant des perturbations en aval .Elle est en plus impraticable : extrémité suspendue !

*Le Boutillon

Cette plage a fait l’objet d’un important programme de ré-ensablement

Cela n’a pas duré, le sable étant parti dés l’hiver suivant vers la Couarde .La cause, prévisible, étant que la digue qui se termine brutalement agit comme un épi dans son extrémité par rapport au trait de côte naturel. De plus la houle, les vagues arrivent avec un angle d’incidence sur la digue et se réfléchissent sans perte d’énergie, en créant une forte dérive latérale.

Il faudrait soit reconfigurer l’extrémité de la digue, soit amortir la houle par un enrochement parallèle à la côte de type tombolo .Situé en contrebas de la plage sableuse

*La Couarde

Au sud de la descente du peu Ragot (accès principal à la plage de la Couarde), le trait de côte dessine une avancée, sorte de petit promontoire ou le non dépôt trouve son expression .Résultant de la conjugaison de plusieurs causes ;

*la descente en dur du Peu ragot se comporte comme un (petit) épi avec turbulences et non dépôt en aval.

*la houle du large et les vagues atteignent la plage avec un angle d’incidence net (comme au Boutillon), générant de fait un courant latéral entrainant les particules sédimentaires.

Le ré-ensablement, sans toucher aux causes de non dépôt ne sert à rien et ne peut fonctionner .Il faut diminuer le courant descendant le long de la côte .En détruisant (ou ré –orientation ?) la descente en dur, et soit en construisant une digue en dur à l’ancienne, avec des épis bien calibrés (en dur, pas en enrochement) ou en installant en bas de plage des enrochements parallèles à la côte de type tombolo.

*Loix

La falaise de Loix avant le fort du Grouin recule .Les vagues qui atteignent sa base la fragilisent. La mise en place d’enrochements, en pied de falaise ou en tas formant de petits épis est sûrement facile et peu couteuse. Mais inesthétique et pas vraiment efficace, à cause des turbulences induites .Là encore des enrochements de type tombolo pourraient être envisagés, sur l’estran rocheux.

Autres propositions :

*Ré-ensablement côte Nord : création de plages

Les deux côtes de Ré sont assez dissymétriques. Beaucoup de plages sur la côte Sud .Les abris portuaires, les falaises sur la côte nord. Et de baies, des zones abritées de vents dominants .Avec des courants latéraux faibles .cette conjonction est favorable, si l’apport existe, a des plages .On peut envisager de créer, ou amplifier localement, de façon durable, des plages de sable le long de la côte, par ré -ensablement.

Après le Grouin, à Loix, autour du club nautique de la Couarde et du port du Goisil. Autour de Saint Martin, de La Flotte et après le fort de la Prée.

*Protection des dunes

Elles sont sensibles et fragiles. Elles relèvent en général de l’ONF, dont les moyens (financiers) sont hélas limités .Ils assurent donc leur protection et limitent leur accès par des poteaux reliés par des grillages.

Cela mérite en réalité des protections solides, pérennes, plus chères mais vraiment efficaces ; il faut augmenter les moyens de protection.

*Accès aux plages

Les accès aux plages et les descentes doivent être revus .dans leur orientation par rapport à la plage, aux dunes. Il en est de même pour les descentes en dur servant d’accès pour les bateaux et les secours.

*Protection des forêts

Beaucoup sont domaniales, mais dans le canton Sud, elles sont souvent privées .En premier on devrait être couvert par un plan « rouge », de protection en cas d’incendie .On en reste à un dispositif minimum, pare-feu, bouches d’eau …, sans oublier le débroussaillage

*L’ile de Ré : un site naturel.

L’attrait de l’Ile de Ré tient à de multiples facteurs et conditions.

D’abord son accès relativement facile : autoroute, TGV, pont…

Un site naturel qui sans être exceptionnel –ce n’est quant même pas le grand Canyon ou le Mont saint Michel- offre charme ,douceur de vivre ,paysages variés et préservés .Cela résulte de la combinaison harmonieuse entre plages ,côtes et estran , forêts et marais ,vignes et sel ,villages agréables ,à taille humaine ,bien restaurés ,un climat sec ensoleillé ,marin et tonique et des habitants heureux d’y vivre .

Bref, un beau cadre de vie et une bonne qualité de vie.

C’est cette Ile de Ré que l’on apprécie que l’on souhaite protéger, conserver et améliorer .Car sans développement, cet équilibre risque d’être modifié .Il faut donc anticiper et orienter cette évolution.

Le premier effort doit donc se focaliser sur cet environnement.

La période la plus sensible en terme de fréquentation dure environ cinq mois : mi Avril à mi Septembre.

Trop de voitures : donner une nouvelle impulsion aux pistes cyclables en étendant le réseau, vraiment connecté, isolé du réseau routier – sans portions manquantes. Encourager l’utilisation du vélo : action de communication et meilleur fléchage.

On peut améliorer le réseau routier : pas en élargissant les voies, bien sûr.

Parkings : faire le bilan. Aménagements pour une meilleure intégration dans le paysage. Redimensionnement : suppression, diminution de places, créations.

Inciter fortement à ne pas utiliser les véhicules : « Ile aux vélos » !

Marais, sites naturels : développer les parcours piétons, protégés, limités .Dans les dunes, les marais, le long de côtes.

Installer des toilettes publiques prés des zones les plus fréquentées.

Cela évitera les incursions « discrètes » dans des endroits qui ne sont pas faits pour cela !

Plaisance : sport et pratique de type naturel, à encourager et développer .Par des mouillages organisés, dédiés .Il faut augmenter les places de port (de façon raisonnable et choisie). Revoir les accès à la côte : descentes pour bateaux, accès pour les secours.

Les descentes actuelles sont parfois mal orientées par rapport au transport des sédiments, voire inutilisables : à supprimer.

Golf : activité au grand air typique : qui a le grand avantage de « geler », donc de protéger de larges espaces de terrain.

D’une façon générale il faut soutenir, encourager, développer toute activité naturelle, en prise avec notre environnement.

Séisme et raz de marée

Le récent séisme, suivi par un raz de marée au large de l’île de Sumatra, a eu des conséquences dramatiques en terme de coût humain et de dégâts matériels. Portant la désolation à des milliers de kilomètres de son épicentre.

Il nous arrive de ressentir des séismes dans l’Ile de Ré : une telle catastrophe est-elle possible chez nous ? Non, heureusement.

Les séismes se produisent dans des zones connues, se répétant à intervalles « réguliers », avec des intensités moyennes estimées selon le contexte tectonique et la sismicité historique locale.

L’Ile de Ré a ressenti maintes fois des secousses sismiques .On en dénombre une douzaine dans notre département (contre environ 7600 en France), surtout à Oléron qui est traversé par une faille notable .L’ intensité la plus forte, relevée en 1972, a été de 5,2 sur l’échelle de Richter (7 sur l’échelle MSK) : en général 4. Celui d’Indonésie (9.0) était en terme d’énergie au moins 100 000 fois plus puissant.

En Asie, nous sommes dans un contexte de collision de plaques tectoniques, avec compression et raccourcissement (quelques centimètres par an).

Notre côte atlantique constitue ce que l’on appelle une marge passive, assez stable .Les séismes sont dûs au rejet de vieilles failles d’âge hercynien (300 M années). Autour de nous, il y a d’un coté le mouvement vers le Nord de la plaque africaine qui pousse sur la plaque européenne, et de l’autre une vaste zone d’ouverture océanique qui divise l’océan Atlantique, siège de nombreux séismes et de volcanisme. Cela reste jusqu’à ce jour sans conséquences pour nous.

Les raz de marées (ou tsunamis) surviennent lorsque les séismes ont lieu en mer. Aucun foyer notable n’a été enregistré à ce jour sur nos côtes.

Les tsunamis sont fréquents dans le Pacifique. Beaucoup plus rares en Atlantique et en Méditerranée. N’oublions pas cependant le tremblement de terre de Lisbonne en 1755 (proche de 9.0) et celui de Messine en 1908.

En conclusion, la sismicité de notre région est considérée comme « très faible mais non négligeable ».

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