mercredi 1 octobre 2008

Le Fier d'Ars comment le sauvegarder

Le Fier, mais aussi la fosse de Loix en continuité, évoluent. Nous constatons depuis 50 ans des changements notables. Et en regardant les vieilles cartes, on remonte plusieurs siècles en arrière. Au Moyen-Age, les îles d’Ars, de Loix, un petit îlot aux Portes, étaient isolés du corps principal de Ré. Les signes les plus visibles sont un envasement et un ensablement progressif, du Lizay à Rivedoux. Pourquoi et que faire ? Une vaste zone de marais s’étend sur 5 communes du canton Nord .La cote N-NE de l’île est en général abritée des vents de secteur Ouest et de la houle du large. Sur ce secteur se situent les 3 ports principaux de l’île (Ars et son chenal, St Martin, La Flotte) et les petits ports des Portes, de Loix et La Couarde (Goisil). Quelques remarques : * Il y a continuité, en terme de taille, des sédiments : de la vase/argile aux sables fins, grossiers, puis aux graviers et galets .Il s’agit de particules sédimentaires inorganiques. Il n’y a pas de sables « extérieurs » et de vases « intérieures ». * Le marégraphe de La Pallice indique de nos jours une baisse relative du niveau de la mer de # 30 cm par siècle .C’est à dire un soulèvement régional, créant un axe haut de La Pallice à Ré .Cela explique le raccordement de nos îles après le moyen-Age et le comblement du marais poitevin. * Au cours du temps les travaux se sont succédés : construction de digues et levées, fermeture des chenaux principaux, épi à Trousse –Chemise, passe des Goëlands, disparition des écluses, port Nature d’Ars. L’ostréiculture s’est développée, l’activité sel a chuté, puis s’est reprise. La réserve de Lileau des Niges a été crée et l’ensemble du secteur classé et sur-classé !Ces aménagements contribuent aussi à l’évolution sédimentaire, en fonction des vents, courants et de l’apport sédimentaire. Il y a une réponse de la nature à ces deux facteurs. L’envasement/ensablement progressif est la conséquence directe de la diminution de la tranche d’eau et de l’affaiblissement des courants. Le processus est simple : le volume d’eau global entrant et sortant à chaque marée diminue. Comme la durée de chaque marée ne varie pas (aux variations de coefficient près ), le courant de flot et de jusant baisse .D’ou méandrisation des chenaux ,et nouveau écosystème avec prolifération d’autres espèces végétales. Lileau des Niges ,non entretenu et interdit d’accès (!) se poldérise. Les tables à huîtres inactives diminuent aussi le courant. Mais il y a aussi ensablement (Gros Sable) hors zone ostréicole. Le développement de tapis d’algues (algal mat) et la prolifération de plantes au pied des levées permettent de fixer et piéger les sédiments. Toutes ces causes s’enchaînent, se renforcent et la situation s’aggrave ! Il faut rétablir le régime des courants et augmenter le volume d’eau : dragage des chenaux principaux, dégager à la pelleteuse la vase végétalisée dans tous les secteurs soumis à marée : tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des levées qui délimitent le Fier et la fosse de Loix. Rétablir les systèmes de chasse actuels, en créer d’autres additionnels en s’appuyant sur les barrages existants. Enlever les tables à huîtres inutiles. Le temps presse !

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