Une île –avec ou sans pont- c’est un littoral fermé qui en sera un facteur constitutif et caractéristique, en terme de paysage et d’environnement.
Rappelons d’abord que par fort coefficient à marée basse, l’île de Ré double sa superficie. Et l’on passe ainsi de larges plages sableuses avec dunes et forêts, à des zones de falaises ,d’un estran rocheux à des zones de marais.
Nous disposons de photos –aériennes, satellite- de cartes : topographiques, géologique, marines, de rapports, thèses et études. Ce fond documentaire est indispensable pour la compréhension des phénomènes observés.
Mais les processus sédimentaires ont des causes multiples. Et l’échelle de temps varie de la marée à plusieurs années, d’un secteur précis (la plage de la Loge) à une vaste zone : le Fier d’Ars ou la côte du Boutillon à la Couarde.
Soulignons quelques « principes » de base pour cadrer les problèmes .La sédimentation se définit à partir de conditions associées :
érosion (il faut une « source » aux sédiments), transport :ils sont déplacés ,soit par les courants marins pour alimenter plages et bancs de sable ,soit par le vent (dunes). Dans un mouvement continu ou non selon l’échelle d’observation. Localement en cas de discontinuité ou de transit rapide des sédiments, il peut y avoir non dépôt. Enfin sédimentation, qui dépend d’une loi physique : à chaque taille de grain est associé une vitesse limite pour se déposer. En dessous, il y a dépôt, au dessus : transport.
Tout modification du contexte géomorphologique entraîne une réponse sédimentaire, à terme.
Le littoral est donc sensible –pas fragile, cherchant en permanence un équilibre.
Une question pratique concerne les diverses « entités » concernées, leur entente et coordination : commune, CDC, Conseil Régional, Région, DDE, DIREN …
Au cours du temps, notre littoral a été modifié régulièrement : création des ports, chenaux d’accès, développement des parcs à huîtres, digues en terre (levées du Fier) ,en maçonnerie (canton Nord), épis :en béton, en bois, en enrochement.
Le pied des dunes a été protégé par des enrochements, du géotextile …
Les dunes ont été aménagées par l’ONF : accès, barrières, descentes, branchages.. Par contre ,la plupart des écluses le long de l’estran ont disparu .
Ces modifications et changements ont donc entraîné des effets : parfois au bout de plusieurs années. Ce sont donc des cas particuliers à traiter, du point de vue géographique et sédimentologique :le bois de Trousse-Chemise, les digues de St Clément, le secteur du Boutillon, la plage de la Pergola, l’envasement/ensablement du Fier et de la Fosse de Loix….
Il est ainsi nécessaire de reconstituer l’évolution du littoral au cours du temps (récent) ,de faire un bilan (en positif et négatif) des ouvrages actuels ,d’analyser les résultats des dernières opérations .
On peut agir sur les effets « humains » : constructions, ouvrages, ... Pour les causes naturelles, on peut, parfois, en modifier les conséquences.
A partir de là, on pourra établir une stratégie et définir des priorités.
Enfin, il est indispensable que les diverses Associations concernées par ces questions à intérêt communale, nautiques ou autres, ... apportent leur expertise et participent ensemble au débat et à l’élaboration de propositions.
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